Présentation de l’action :
Ce projet culturel itinérant, basé sur l’écriture et l’échange, vise à augmenter la capacité d’agir des femmes et des adolescents de nos quartiers, à les autoriser à prendre leur place dans la cité en favorisant l’émergence d’une vision commune d’un projet collectif.
Par le biais de la création de « carnets de voyage », les participants pourront faire une mise en mémoire de leurs parcours, conserver une trace des lieux, des objets, des événements vécus, des rencontres réalisées … au cours du voyage. Ce travail intime destiné d’abord à soi, permettra de se souvenir, de reconstruire et de réorganiser son passé.
Composé d’illustrations, de cartes et/ou de collections de petits objets, accompagné de textes sous différentes formes (poésie, récit, notes personnelles…), ce travail donnera l’occasion d’échanger et de partager une expérience personnelle avec les autres participants. Mais aussi de découvrir des expériences différentes.
Description de l’action :
Les participants :
- Nous nous sommes appuyés dans un premier temps sur le réseau constitué au fil des années (fresque , bonne année voisins et moitié du ciel) auprès de femmes vivant dans les quartiers du Clos-Saint-Lazare, du Centre-Ville et du Moulin Neuf afin de rencontrer de nouvelles arrivantes ne possédant que partiellement la langue française et demandeuses de formation tant linguistique que civile
- Ont également participé quelques hommes jeunes
- Suite au décès de Davide Mas (artiste des AAC pilotant un groupe d’adolescents au sein des AAC sur leur place dans la cité) un groupe fragile d’adolescents constitué autour des activités de l’association s’est reconstitué en fin d’année 2017.
Il a été assez difficile de fidéliser au-delà de quelques semaines les publics les plus fragilisés, cependant un patronage naturel s’est instauré dans les groupes entre les apprenants et les primo arrivants, par recoupements ethniques ou géographiques. L’utilisation de la langue française étant le postulat de base, se raconter, et raconter son voyage a été assez aisé ainsi que la formulation orale des espoirs fantasmatiques et des attentes concrètes et pragmatiques possibles au sein de la société française.
La réflexion s’est engagée sur l’aspect passionnel et irrationnel des attentes du système de vie européen ou occidental et des déceptions que cela engendre car aucun rêve ne tient face à la réalité et qu’en dehors du fait pour certains d’entre eux que l’intégrité physique ne soit plus à craindre (pour raison politique ou économique), chacun reste le principal acteur de son quotidien ici ou ailleurs.
Les notions de rituels endémiques aux points d’origine des participants a été abordée. Les rituels, de quelque origine qu’ils soient, étant un des ciments fondateurs du vivre ensemble, il convient de comprendre et de respecter les codes et usages en vigueur sur le sol français que cela soit les lois de la famille et les règlementations scolaires, que les règles de courtoisie.
C’est un point très important qui a été développé afin de prévenir le repli communautaire lié à l’incompréhension des rituels endémiques interprétés comme étant un positionnement agressif allant jusqu’à un comportement raciste.
Nous n’avons pu nous rendre physiquement mais avons fait des visites virtuelles de lieux emblématiques, sénat et assemblée nationale.
https://www.gouvernement.fr/matignon-regards-croises/
Mais nous nous sommes rendus par groupe assister à certains spectacles des restitutions du Forum des dynamiques culturelles du territoire 2018, notamment les restitutions des actions menées au sein du 93 , la Courneuve, Stains etc et des lycées du 19 ème
http://www.104.fr/fiche-evenement/forum-2018.html
Il est a noter qu’un certain nombre de narrateurs ont éludés les questions des conditions légales et de sécurité de leurs parcours. De même une suspicion s’est installée lors des demandes de photographies aussi n’avons-nous pas insisté ne pouvant faire signer de formulaires de droits à l’image.
Nous avons constaté également de réelles difficultés liées
- A l’appréhension de l’outil scripteur
- Une grande difficulté lors des recherches iconographiques de la maitrise des outils numériques.
Nous avons donc réorienté notre démarche en fonction des nécessités d’adaptation au fonctionnement du quotidien (bornes d’achat des guichets RATP ou SNCF etc.) et de l’administration française (Banque, démarches légales etc.) et avons privilégié la maitrise de l’outil numérique. Nous nous sommes servis pour ce faire des outils du quotidien, les smartphones ainsi que de tablettes.
L’élaboration du carnet de voyage s’est construite après l’exploration des mondes de Titouan Lamazou, Eugène Delacroix, David Roberts, Zao Wouki et Nicolas de Crécy.
Les différents points d’origine des participants ont été représentés
- par sa position géographique : longitude, latitude
- par un totem (couleur et matière etc.) lié à l’Histoire ou à une particularité physique.
L’aspect physique du livre ainsi que sa dimension ont choisi par les participants après une recherche iconographique ayant pour sujet le livre objet et une visite virtuelle des œuvres d’Anselme Kiefer.
La technique de réalisation s’est portée pour des raisons budgétaires sur des éléments séparés, de 60 x 80 cm par feuille, reliés sous forme de classeur intégré sur un format toile et papier de 2m sur 1m50 positionné en chevalet.
Une compilation des éléments recherchés pour la réalisation de l’œuvre plastique a donné lieu à une approche numérique des logiciels de montage et de bureautique a disposition dans les médiathèques.
Le calendrier étant très bouleversé, la restitution se fera dans les murs de l’atelier partagé lors du lancement de la saison 2018/2019.
éléments du travail éffectué